Moins de produits animaux et plus de végétaux pour concilier nutrition et durabilité, c’est une évidence
Il est impératif d’intégré les aspects environnementaux aux aspects santé des recommandations à faire passer auprès de nos patients, pour s’inscrire dans la transition alimentaire
Les objectifs de santé et de durabilité se rejoignent. Ils peuvent être résumés très globalement par une augmentation de la part des denrées végétales, et une diminution de la part des produits animaux, viande en particulier.
Le poisson fait souvent figure d’exception. Les Nordic Nutrition Recommandation ( 4 ans de recherche de plusieurs centaines de chercheurs nordiques et internationaux) préconisent tout de même d’augmenter la consommation de poissons, en précisant qu’il doit être issu d’une gestion durable.
Pour ces mêmes chercheurs les céréales complètes, légumes, fruits et baies, fruits à coque et graines devraient être majorés. Ce qui est plus singulier, c’est que la pomme de terre voit aussi sa consommation encouragée, non pas pour des motivations de santé, mais pour son impact environnemental limité. Les auteurs précisent cependant qu’il n’y a pas suffisamment de données pour établir une quantité définie.
Fait important
La fourchette accordée aux matières grasses est, à l’instar de la France, plus large et va de 25 à 40 % de l’apport énergétique total. C’est le reflet des nombreux travaux scientifiques de ces deux dernières décennies, qui ébranlent de plus en plus le bien-fondé de limiter les matières grasses à 30 % de l’apport énergétique total, comme c’est le cas depuis bien longtemps aux États-Unis…
Pour ces mêmes chercheurs
Des objectifs quantitatifs sont précisés pour plusieurs denrées :
Céréales complètes : au moins 90 grammes par jour
Légumes, fruits et baies : entre 500 et 800 grammes par jour
Fruits à coque et graines : 20 à 30 grammes par jour
Poison : entre 300 et 450 grammes par semaine, dont au moins 200 grammes sous forme de poisson gras
Viande rouge : pas plus de 350 grammes par semaine. Viande transformée ( charcuterie): aussi bas que possible.
Lait et produits laitiers à faible teneur en matière grasse : entre 350 et 500 ml par jour.
Du côté des produits animaux, un apport modéré en produits laitiers à faible teneur en matières grasse est préconisé, ainsi qu’un apport limité en viande rouge, viande blanche (volaille), viande transforme, alcool et aliments transformés riches en graisses, sucres et sel ajoutés.
remarque:
Moins de produits animaux et plus de végétaux pour concilier nutrition et durabilité? Oui, mais il y a des différences au sein des produits animaux, par exemple pour les produits laitiers: ils sont bel et bien présents dans diverses projections et recommandations pour une alimentation plus durable.
On entend souvent que pour avoir une alimentation durable, il faut réduire la part des produits animaux et augmenter celle des végétaux. Si cette équation est globalement juste, elle n’est cependant pas aussi simple, dans la mesure où elle peut s’exprimer de différentes façons.
Par exemple un régime riche en produits céréaliers raffinés et sucreries, et sans viande a peu être un faible impact environnemental, mais une piètre qualité nutritionnelle. À l’inverse, certains régimes bien équilibrés peuvent avoir un lourd impact environnemental. Il s’agit donc de trouver une alimentation qui soit de qualité nutritionnelle adéquate avec un impact environnement le plus faible possible.
Les produits laitiers sont certes des produits animaux, mais leur impact environnemental est bien plus faible que celui d’autres protéines animales, et ils ont une contribution précieuse aux exigences nutritionnelles, ce qui en fait un groupe particulier dans les produits du règne animal. C’est ce qui explique leur présence dans diverses recommandations pour une alimentation durable.